Hygiène et santé ne font pas bon ménage
C’est une petite étude intéressante, pas franchement révolutionnaire, mais qui vient s’ajouter à une liste déjà fournie : si l’hygiène évite l’apparition de maladies dans la petite enfance, elle en déclenche aussi d’autres à l’âge adulte… qui peuvent être bien plus graves.
Source : Les mots ont un sens
En bref, on sait depuis une bonne vingtaine d’années que si les bambins de nos campagnes sont moins sujets aux allergies que les citadins, ce n’est pas la pollution qui est à blâmer, mais l’hygiène. Moins de précautions, plus de contacts avec les animaux, les végétaux, la terre… nos rejetons des champs vivent dans un milieu riche en microbes. Du coup, ils développent des maladies, certes, mais leur système immunitaire se renforce aussi très nettement.
La santé ? Un truc de malade…
Une équipe de chercheurs germano-zuniens a publié, hier, dans la revue Science, les résultats de ses recherches. Et, pour la première fois de façon aussi claire, des scientifiques ont pu mettre en évidence et décrire de façon complète un mécanisme physiologique liant hygiène et allergies : chez des souriceaux élevés dans un milieu aseptisé, un certain type de lymphocytes (répondant au doux nom de NKT) voit sa concentration augmenter régulièrement dans les poumons et le côlon. Pour les souris élevées à la dure, aucune évolution à signaler. Le problème avec ces cellules NKT, c’est qu’elles activent un récepteur (CXCL16) lié aux inflammations. Résultat : plus de colites, plus d’asthme et plus d’allergies.
Les microbes, meilleurs amis de l’Homme…
Et hop, pour la route, deux autres études : la première, comparant l’hygiène de vie de milliers d’enfants philippins et américains, révélait que les premiers (qui vivaient dans des conditions d’hygiène précaires) tombaient bien plus malades pendant l’enfance, mais ils se retrouvaient, à l’âge adulte, en bien meilleure santé. La seconde était réalisée sur des souris : confrontés à la bactérie gastrique Helicobacter pylori (H. pylori) pendant leur plus jeune âge, les rongeurs développaient des maladies bénignes… tandis que ceux qui avaient été préservés, une fois en contact avec le microbe à l’âge adulte, développaient des maladies plus graves, ils étaient aussi plus sujets à l’asthme et aux allergies.
24 août 2013
Eugénisme, Science, Agroalimentaire et Big Pharma