Ce boycott était une stratégie commune de Bruxelles et d’Israël pour permettre à ce dernier de fermer ses frontières aux organisations et aux inspecteurs qui faisaient état de la situation en venant visiter les colonies et Gaza.
La Libre
On a appris vendredi que le ministre de la Défense, Moché Ya’alone, avait ordonné l’arrêt de toute collaboration israélienne avec l’Union européenne en territoire palestinien. Le bureau de coordination de Tsahal ne s’empressera donc plus de délivrer au personnel de l’UE des permis d’entrée à Gaza, ainsi que des permis de circulation dans les zones de Cisjordanie contrôlées par Israël. Notamment dans la zone C où c’en sera fini, de surcroît, de la coopération militaire indispensable à la mise en œuvre de projets européens.
Car c’est précisément dans cette zone C que l’UE s’investit ces derniers temps au bénéfice des Palestiniens. C’est donc là que le gouvernement Netanyahou veut maximiser sa riposte aux récentes directives de Bruxelles, qui officialisent le boycottage européen des colonies juives et insistent sur la différenciation entre Israël et les territoires occupés.
Selon ces directives, rappelons-le, l’UE s’interdit de financer et/ou collaborer avec toute entité israélienne qui est située dans les territoires occupés ou qui travaille dans les colonies. Par ailleurs, tout futur accord de l’UE avec Israël devra stipuler que ledit accord ne s’applique pas aux territoires au-delà de la frontière d’avant-juin 67.
Des exigences irrecevables pour le gouvernement Netanyahou. La zone C représente les 60 % de la Cisjordanie dont Israël garde encore le contrôle exclusif, militaire autant que civil, et dont la droite israélienne exige l’annexion pure et simple.
La zone A couvre les 18 % des villes et aires urbaines entièrement contrôlées par l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. La zone B couvre les 22 % d’aires rurales à contrôle partagé – Israël pour la sécurité, l’Autorité palestinienne pour la gestion civile. C’est dans la zone C que sont installées les colonies juives avec près de 350 000 habitants. Mais à leurs côtés vivent également 180 000 Palestiniens, essentiellement des fermiers et des Bédouins.
Une stratégie de harcèlement
Coupés de l’Autorité palestinienne, démunis et vulnérables, ces Palestiniens sont continuellement harcelés par l’armée israélienne qui leur barre l’accès à 70 % de la zone C. Ces 70 % sont réservés à l’expansion des colonies et à la sécurité.
Récemment, des ONG européennes ont ainsi signalé que Tsahal avait démoli 500 logements et structures de vie de ces Palestiniens, arguant qu’elles ont été construites sans permis israélien. Mais Tsahal lui-même ne délivre ces permis qu’au compte-gouttes.
Une grande partie des villages locaux manquent d’eau, d’abris et d’encadrements sociaux. Cette population palestinienne est donc en régression et particulièrement dépendante de l’aide internationale. C’est pourquoi l’UE cherche à y développer des programmes à la fois d’urgence humanitaire et d’aménagement durable – habitat, assainissement d’eau, etc. Mais pour ce faire elle a besoin de permis israéliens…
Or, déjà avant la récente crise actuelle entre Israël et l’UE, les projets européens souffraient de procédures lentes et aléatoires de la part des autorités militaires. Maintenant, ils risquent d’être entièrement bloqués, au détriment des Palestiniens.
28 juillet 2013
Contrôle population et Armes, Crimes de Guerre, Terrorisme, Israel Sionisme, Nouvel Ordre Mondial