Youssef Nada
Le journaliste Guido Olimpio condamné pour ses calomniesL’avocat milanais Luca Bauccio dénonce dans cet entretien l’immoralité scandaleuse de journalistes
De 1995 à aujourd’hui, Maître Bauccio a participé comme défenseur aux principaux procès impliquant en Italie des personnes – le plus souvent de religion musulmane – ou des groupes associés au terrorisme international. Il évoque ici le calvaire de deux de ses clients dont la vie à été ruinée notamment par l’escroquerie d’un journaliste qualifié « expert en terrorisme ». Guido Olimpio [1] avait écrit, en 1997 [2], dans le quotidien italien Corriere della Sera que les dirigeants de la banque Al Taqwa, Messieurs Nada et Ghaleb Himmat, finançaient le terrorisme. Ce mensonge a été repris dans le monde entier par des journalistes, soit ignorants, soit complices car liés à des services secrets [3].
Leur nom discrédité, leur banque a fait faillite, leur vie s’est transformée en cauchemar. Aujourd’hui, au terme de 14 ans de souffrances, la Cour d’Appel de Milan leur a rendu justice en condamnant Guido Olimpio pour imposture et diffamation [4].
Silvia Cattori : Messieurs Youssef Nada et Ali Ghaleb Himmat, dont la vie a été dévastée et détruite par les calomnies de Guido Olimpio [5], ont obtenu en décembre 2011, grâce à votre courageuse défense sa condamnation [6]. Pour quels motifs la Cour d’Appel civile de Milan, a-t-elle à nouveau condamné Guido Olimpio, après qu’il ait déjà été condamné au pénal en 2005 ?
Luca Bauccio
Luca Bauccio [7] : L’ultime condamnation relève de la Section civile de la Cour d’Appel de Milan. Le procès a commencé comme un procès pénal [en 1997]. La Cour d’Appel pénale avait condamné Guido Olimpio en 2005. Puis l’affaire est allée en Cassation. Elle est revenue à la Section civile, aussi parce qu’entre-temps le délit était prescrit. Le jugement a été prononcé il y a quelques semaines [le 26 décembre].
Le motif de la condamnation consiste en ceci : la Cour d’Appel de Milan a établi que toutes les affirmations de Guido Olimpio concernant l’ingénieur Nada et Monsieur Himmat étaient fausses. Au cours de toutes ces années, et en quatre niveaux de juridiction, Guido Olimpio n’a jamais été en mesure de prouver la vérité d’un seul des faits qu’il avait avancés. Son article présentait des faits très précis. Il affirmait que, dans les comptes de la banque Al Taqwa, avaient transité 40 millions de dollars et que le Hamas [mouvement de résistance qualifié de terroriste par Israël] y avait ouvert un compte. Il affirmait que cette banque était impliquée dans un financement, dans un rapport financier avec le Hamas, avec l’extrémisme islamique. Donc avec la galaxie de l’extrémisme et des organisations extrémistes d’obédience islamique existant au Moyen-Orient.
Les investigations menées par les procureurs de Lugano et également de Milan, ont montré qu’en réalité il n’y avait eu aucune des opérations indiquées et qu’aucune des circonstances indiquées n’avait jamais existé. [8]
Guido Olimpio
Guido Olimpio, au cours du procès –ceci est un fait très important et que je juge d’une certaine manière scandaleux- s’est défendu en produisant des rapports des services secrets. C’est déjà un fait inquiétant qu’un journaliste prétende démontrer la véracité des informations qu’il diffuse, avec des rapports des services secrets ! Un journaliste ne devrait pas avoir des rapports de ce type ; et dans tous les cas il devrait traiter avec le plus grand soin et la plus grande attention des informations confidentielles, destinées à un usage interne aux services, et non pas destinées à en faire usage pour fabriquer des nouvelles à donner en pâture à l’opinion publique mondiale.
En outre, dans notre cas précis, – le Tribunal l’avait déjà établi en 2003, et aujourd’hui la Cour d’Appel l’a réitéré – Guido Olimpio a faussement affirmé que ces documents des services secrets étaient antérieurs à son article : « J’ai lu ces documents et j’ai donc publié la nouvelle ». Or nous avons découvert au cours du procès, et nous l’avons démontré, que deux de ces trois documents, ceux qui étaient décisifs, étaient postérieurs à l’article. Ainsi, comme l’avait aussi retenu la Cour pénale d’Appel de Milan, il est probable que ce soient les services secrets qui ont copié ou se sont inspirés de l’article de Guido Olimpio et non l’inverse.
S’est ainsi ouvert un scénario très inquiétant, où le journalisme devient une source pour alimenter des ragots, pour alimenter des calomnies, pour alimenter des soupçons, qui deviennent ensuite des chefs d’accusation et des nouvelles diffusées dans le monde entier. La Cour d’Appel de Milan a sévèrement condamné ce faux produit par Guido Olimpio au cours du procès. Elle a également établi qu’une grande partie des mésaventures de mes clients ont été provoquées précisément par cet article. Nous avons montré comment la publication de cet article a été également à l’origine de la procédure du gel de leurs avoirs [9].
Cela devrait faire beaucoup réfléchir sur le rôle de la presse. Et également sur la superficialité avec laquelle les grandes organisations internationales se fient parfois à de simples nouvelles. Cela devrait faire réfléchir aussi les journalistes sur l’obligation de vérifier les sources, de diffuser des nouvelles de bonne foi, avec honnêteté et loyauté, en pensant toujours que de l’autre côté il y a des êtres humains, leur vie professionnelle, leur vie privée et publique, leur dignité.
Il a fallu plus de dix ans pour obtenir une justice digne de ce nom. Nous sommes satisfaits ; même si Messieurs Himmat et Nada ont payé, comme vous le disiez, un prix très élevé.
Silvia Cattori : Avoir défendu leur honneur est certainement une grande satisfaction pour vous, Maître Bauccio. N’avez-vous jamais douté de ce résultat ?
Luca Bauccio : Non, non… j’ai beaucoup souffert de ce procès. J’ai beaucoup souffert parce que je sentais que nous étions non seulement opposés à un grand journal et un journaliste très connu, mais que nous devions vaincre avant tout le poids des préjugés, des stéréotypes ; et que nous devions aussi avoir la force d’éveiller chez le juge le courage de la vérité. Le courage des faits contre la lâcheté d’opinions qui en réalité masquent la diffamation sous le couvert de la presse, répandent des hypothèses qui détruisent la vie des gens. Je n’ai jamais voulu me demander pourquoi un tel article ; pourquoi un grand journal, en 1997, l’a publié immédiatement sans avoir jamais entendu, appelé mes clients, -qui étaient propriétaires et respectivement président et vice-président d’une banque ; pourquoi un grand journal publie, sur ses pages économiques, un article capable de détruire cette banque ; pourquoi un acte d’agression aussi violent, en l’absence totale d’éléments de preuve.
Guido Olimpio n’a pas été capable de produire ne serait-ce qu’un bout de papier pour montrer qu’il avait pris quelque part la nouvelle [qui incriminait la banque]. Il a produit des fichiers qui, en réalité, étaient postérieurs à son article. Et ces fichiers, je le dis clairement parce qu’ils font partie des actes du procès, ont été présentés au juge avec la date effacée. Cela est vraiment très grave. La date des dossiers était effacée. Guido Olimpio a déclaré qu’ils étaient antérieurs à son article. Nous avons démontré qu’ils étaient postérieurs. Mais si nous n’y étions pas parvenus nous serions restés écrasés par cette escroquerie. Cela est gravissime, gravissime. Donc je n’ai jamais eu de doutes. J’ai eu l’espoir. Comme avocat, je ne peux pas avoir de doutes sur l’issue d’un procès si j’y crois. Parce que si je mets cela en doute, je mets aussi en doute mon métier, la dignité de mon travail, et la dignité et la force de la justice. J’ai eu l’espoir que, finalement, nous réussirions à prouver la vérité. Et nous avons réussi. Et le jugement de la Cour d’Appel nous fait honneur parce qu’il reconnaît également un dommage qui, pour les paramètres italiens, est également élevé.
Silvia Cattori : Toutefois, si la condamnation de Guido Olimpio est une grande victoire sur le plan juridique, elle ne répare pas les dommages que ses informations inventées ont infligé aux lésés ; ne leur rend pas leurs biens – ils ont perdu plus un demi million d’Euros – et les années de vie perdues en angoisses et en humiliations. Cette sentence marque-t-elle pour autant la fin des immenses malheurs infligés par Guido Olimpio à Messieurs Nada et Himmat ?
Luca Bauccio : Pas encore. La fin du parcours sera atteinte quand sera reconnue la totale injustice du gel de leurs biens qu’ils ont eu à subir à cause notamment de cet article. Je dois préciser que la procédure pénale italienne rend déjà justice à mes clients ; parce que dans les motifs, le procureur Spataro, un expert en droit et en terrorisme international, a clairement écrit que mes clients n’avaient rien à voir avec de tels comportements ; la procureure suisse Carla del Ponte l’a également dit. C’est un grand honneur de savoir que le gouvernement italien a demandé la radiation de mes clients de la liste terroriste. Parce que cela veut dire qu’à tous les niveaux des institutions il y a eu un changement d’avis, une reconnaissance du fait que Messieurs Nada et Himmat avaient été victimes d’une terrible imposture, d’une terrible falsification de la réalité.
Aujourd’hui, cependant, ce que je souhaite pour mes clients, c’est que l’injustice qu’ils ont subie soit officiellement reconnue par un organisme international. Personne ne pourra les rembourser pour la souffrance et les années perdues dans l’angoisse. Mais ce qui s’est passé, si nous voulons nous réconcilier avec nous-mêmes, doit faire l’objet d’une parole finale de condamnation prononcée dans une enceinte internationale.
Silvia Cattori : Cela veut dire qu’il y a encore des dossiers ouverts ?
Luca Bauccio : Cela veut dire qu’il y a, comme on le sait, un appel pendant devant la Cour européenne des droits de l’Homme ; et je m’attends à ce que cet appel soit approuvé.
Silvia Cattori : Quelle est la portée de ce jugement, concernant des falsifications diffusées par Guido Olimpio contre d’autres personnes et groupes politiques ? Ce jugement fera-t-il jurisprudence ? Guido Olimpio pourrait-il être maintenant poursuivi par d’autres personnes qui ont été détruites par lui à la suite de la publication d’autres graves impostures de sa part ?
Luca Bauccio : Mais voyez, c’est assurément une sentence de très grande valeur. Elle sera assurément citée et exploitée. Guido Olimpio devra répondre pour chaque article en particulier. Donc sa responsabilité sera évaluée au cas par cas. Je n’ai pas d’autres causes intentées contre Guido Olimpio. J’espère que Guido Olimpio, ainsi que tous les journalistes, tireront la leçon de cette affaire. Et la leçon est double.
La première est d’ordre éthique. Détruire la vie des gens sans motif ou sans fondement est un acte que je considère comme immoral. Et l’histoire de mes clients montre que l’on peut aussi détruire la vie de deux personnes en écrivant, ou en propageant un mensonge.
La seconde est qu’il est dangereux de mentir, parce que tôt ou tard il faut rendre des comptes. Il faut craindre la réaction des innocents. Et la leçon que nous donne cette histoire est que nous n’avons jamais abandonné, nous ne nous sommes jamais fatigués, et maintenant le prix, aussi professionnel, que doit payer celui qui avait offensé et diffamé mes clients est très élevé.
Silvia Cattori : La plupart de ceux qui ont essayé de laver leur honneur de l’accusation infamante d’être liés au terrorisme n’ont obtenu aucune justice. Guido Olimpio a ruiné la réputation de diverses personnes que j’ai rencontrées. Le cas de Monsieur Abou Elkassim Britel [10] par exemple, est particulièrement dramatique. À la suite des fausses nouvelles répandues par Guido Olimpio, Monsieur Britel a été emprisonné et torturé pendant 9 ans. Il est sorti de prison complètement détruit. Il a perdu le procès qu’il a intenté à Guido Olimpio et a été condamné à en payer les frais. Son avocat n’a pas voulu faire recours. Comment expliquez-vous ce jugement ?
Luca Bauccio : J’ignorais cette histoire. Elle est vraiment émouvante. Ici, pour une question de respect professionnel, je ne peux pas donner d’appréciations sur les choix d’un autre avocat. Parce que je ne connais pas le dossier et que, par conséquent, mon jugement pourrait ne pas être correct et qu’il pourrait de toute façon apparaître comme une intrusion. Je ne sais pas quelles ont été les raisons. Et je ne suis donc pas en mesure de savoir ce que je ferais à la place de mon collègue. Parce que je devrais tout d’abord examiner ce dossier et comprendre comment les choses se présentent. Je suis bien sûr habitué aux défaites. Mais les défaites, quand elles sont injustes, préparent des victoires extraordinaires. Il ne faut donc jamais abandonner. Nous aussi, en première instance, nous avions subi une défaite. Parce que, en première instance, Guido Olimpio a été acquitté. Mais je n’ai jamais douté que nous serions en mesure de prouver la vérité. Il ne faut pas abandonner. D’ordinaire, un de mes domaines de spécialisation est précisément le droit de l’information. Je sais que, lorsque l’on défend des personnes accusées par les journaux de terrorisme, il est très difficile d’abattre le mur de la peur, de la suspicion et des préjugés. Même chez les juges. C’est une des difficultés les plus graves. Mais il faut toujours rester accroché à la vérité ; c’est la meilleure compagne pour qui veut faire valoir un droit.
Silvia Cattori : Toutes ces histoires douloureuses mettent en lumière la responsabilité des rédactions des journaux. Les dirigeants du Corriere della Sera ne peuvent pas ignorer que de nombreux articles de Guido Olimpio racontent des histoires fausses, des nouvelles infondées, fabriquées intentionnellement [11]. Qu’il s’agit de « nouvelles » absurdes, de manipulations liées apparemment à des services secrets, à un programme politique bien précis. Si l’on comprend pour quelles raisons idéologiques Guido Olimpio, au moyen de nouvelles falsifiées, s’efforce de lier des musulmans au terrorisme, il n’est pas clair du tout pourquoi un des principaux quotidiens italiens, publie ses articles infâmes sans tenir compte de leurs graves conséquences humaines, politiques et matérielles. Le Corriere della Sera peut-il, après ce jugement, continuer à publier les articles de Guido Olimpio comme si de rien n’était ?
Luca Bauccio : Je comprends votre remarque. Mais je crains que cette condamnation n’ait pas de conséquences internes aux journaux, parce que les journaux italiens malheureusement ne se soucient pas de la vérité. Les journaux italiens, de façon générale, se soucient des ventes et considèrent la diffamation de personnes innocentes comme un dégât collatéral. Comme un prix à payer. Alors que la vérité devrait être la lumière qui guide le comportement d’un journal. Quand il s’agit de la dignité d’un homme, toute autre exigence, toute poursuite d’une nouvelle convoitée doit s’arrêter. D’abord la dignité des gens, d’abord la vérité, d’abord le respect du lecteur qui a le droit de ne pas être trompé par de fausses informations, qui faussent ses convictions, qui les façonnent de manière frauduleuse. Combien de gens, en lisant cet article de 1997, se seront dit : « Voyez, je connaissais l’ingénieur Nada comme un type bien. Maintenant, il vaut mieux que je ne le fréquente plus ». Et il nous a fallu treize années pour dire à ce lecteur qu’il avait été trompé. Cela ne va pas mais malheureusement, de façon générale, cela ne préoccupe guère les journaux.
Silvia Cattori : Maître Bauccio, votre engagement dans la défense du respect de chacun et d’une conception éthique du rôle des médias est admirable. La défense des personnes ou des groupes diffamés par des journalistes est du reste une de vos spécialités. N’y a-t-il pas, en Italie, des règles et des devoirs qui s’imposent aux journalistes et aux journaux ?
Luca Bauccio : Oui, mon dernier livre s’intitule « D’abord ne pas diffamer ». Ce devrait être un commandement que les journaux et les journalistes devraient respecter. Dans ce livre, je relate de nombreux cas que j’ai traités au cours de ces dernières années. En Italie, les règles existent. Il y a un code de déontologie. Il y a une disposition du code pénal qui interdit la diffamation. Néanmoins, cette habitude de diffamer, de la diffamation, n’a pas disparu. Je comprends aussi pourquoi elle fait partie de ces phénomènes… disons que c’est un phénomène lié au système. Le monde de l’information a tendance à ne pas se soucier de la véracité des nouvelles.
Cela se passe en Italie, comme cela se passe aux États-Unis, comme cela se passe en France. Le scandale, le sensationnalisme, le « scoop » à tout prix, poussent souvent le journaliste, parfois inconsciemment, parfois de manière préconçue ou de manière délibérée, à altérer la réalité, à forcer le trait, à présenter les évènements de façon exagérément dramatique, exacerbée ou scandaleuse, alarmiste ; parce que de cette façon on accroche l’attention du lecteur. Et comme c’est l’objectif des journaux, de susciter la curiosité, de vendre le plus grand nombre d’exemplaires, et de réaliser ainsi un profit ; dans tout cela, l’individu, perd tout pouvoir de négociation.
Donc ce mal, je ne pense pas que nous pouvons le guérir. J’ajoute à tout cela que, souvent, ce sont les journalistes – je parle ici de façon générale – qui sont aussi porteurs d’une vision politique particulière, d’une vision idéologique ; mais aussi parfois, ce qui est bien pire qu’une vision politique, porteurs des intérêts, de groupes, de castes, qui ne sont parfois ni déclarées, ni même déclarables. Derrière une nouvelle mensongère peut se cacher le dessein de quelqu’un qui a intérêt à détruire quelqu’un d’autre, et qui se sert de journalistes pour réaliser son objectif. Ce mal, je crois que dans une société moderne, globalisée comme la nôtre, nous ne pourrons jamais le vaincre. Je pense toutefois qu’il existe un excellent remède. Et ce remède comporte deux points essentiels.
Le premier est que les procès visant à établir un délit de diffamation doivent être menés très rapidement. Il faut permettre à la personne diffamée de démontrer la fausseté d’une accusation en très peu de mois.
Le second est ce que pratique déjà le droit anglo-saxon dans sa jurisprudence. Quand un fait, comme dans notre cas, est établi comme faux, la condamnation doit être très, très sévère. Seule une condamnation économique très sévère peut être une manière appropriée pour décourager cette forme de spéculation. Parce que, s’il devient coûteux de diffamer, alors nous aurons une réduction drastique de la diffamation.
Silvia Cattori : On comprend que vous êtes parvenu à rendre justice à Messieurs Nada et Himmat, malgré un contexte difficile, parce que vous étiez convaincu de leur innocence. On peut se demander si un autre avocat aurait osé aller au-delà de la première instance perdue au pénal ?
Luca Bauccio : Cela je l’ignore. En fait, comme toujours, je me suis laissé entraîner par ma conviction sincère et profonde que mes clients avaient été victimes d’un terrible mensonge, et qu’en défendant leur nom, je me trouvais à défendre aussi un peu leur dignité, leurs familles, et aussi la mémoire de leur vie passée, qui méritait d’être perpétuée de la façon la plus juste et la plus respectueuse de la vérité. Cela m’a donné la force de continuer, de ne jamais abandonner, de ne jamais me fatiguer. C’est ce qui m’arrive quand je défends mes clients.
Les procès en diffamation sont des procès qui ne se réduisent pas à une exigence de dédommagement économique. Sont en jeu les sentiments, la morale, la dignité d’une personne. Ce sont des choses immatérielles. Mais quand vous regardez votre client dans les yeux, ces choses vous les voyez, vous les sentez, et elles deviennent aussi les vôtres.
Silvia Cattori : Je vous remercie Maître Bauccio.
Silvia Cattori
8 avril 2012
Guerres et Conflits, Iran, Syrie, Les Censurés des Médias, Nouvel Ordre Mondial, Scandales, Terrorisme